Il était une fois un enfant de 6 ans qui faisait, avec moi, du porte à porte un jour de mardi gras, demandant une crêpe ou un sou. Revu ce gamin, 54 ans plus tard, SDF, qui faisait du porte à porte un jour de semaine, demandant un morceau de pain ou un ticket restaurant. Peu de mots séparent ces 2 récits et pourtant que de mots sont passés depuis.
Importance des mots et pourtant……… futilité de l’écriture.
Comment parler de ces situations de misère, comment parler de la violence de notre monde, comment parler des hommes, comment parler de ce temps qui passe et qui, chaque jour, nous rapetisse un peu plus. Comment parler de tout celà autrement que par les mots, la peinture peut-être (figuration narrative), la musique ?
Parler de tout, de la main de l’enfant qui enlève le givre d’une vitre, d’un avion qui s’écrase sur une tour, voir au-delà de la vitre, écrire dans la marge, folie des hommes ou folie tout court?
Les derniers mots (pas des mots à moi), « militants », apposés sur mon mur sont : préservons notre eau et préservons notre mémoire……simples mots ou poésie? disons : poésie narrative.